Son poids moléculaire est de 363,83 et son pKa de 7,82.
Métabolisme
La naloxone est métabolisée rapidement au niveau du foie principalement par une glucuroconjugaison.
Pharmacocinétique
La décroissance de la concentration plasmatique de la naloxone est très rapide.
Après administration intraveineuse de 0,4 mg, la T1/2 de la phase initiale de distribution est de 4 min et celle de la phase d'élimination est de 64 min.
La diffusion tissulaire est aisée et les concentrations dans les structures cérébrales sont 10 à 15 fois plus élevées que celles de la morphine.
A l'inverse de la morphine, le rapport des concentrations cérébrales/plasma est très supérieur à 1 et la décroissance de la concentration cérébrale est parallèle à celle de la concentration plasmatique
Pharmacodynamique
Propriétés propres
La naloxone ne possède pas les effets propres des agonistes-antagonistes aux doses habituelles.
Mais elle peut, dans certaines conditions d'hyperstimulation d'endomorphines créer un effet antagoniste en dehors de toute administration exogène de morphiniques (acupuncture, stimulation électrique à basse fréquence, douleurs dentaires...).
Propriétés antagonistes
De faibles doses (0,1 à 0,4 mg) de naloxone, administrées par voie IV ou IM antagonisent rapidement les effets des morphinomimétiques.
L'action est maximale en 2 min après injection IV ; sa durée est courte, 45 min au plus après administration de 0,4 mg/70 kg par voie intraveineuse, 2 heures après administration intramusculaire.
Elle se traduit par : une régression de l'analgésie, un antagonisme de la dépression respiratoire, une inhibition des effets bradycardisants et hypotensifs, une diminution du myosis.
Cet antagonisme est souvent associé pour la naloxone, à un phénomène " d'overshoot ", qui se caractérise par un réveil brutal avec agitation, douleur, tachypnée, tachycardie et hypertension artérielle nécessitant de titrer la dose de naloxone en diluant une ampoule de 0,4 mg dans une seringue de 10 ml afin d'antagoniser la dépression respiratoire sans lever l'analgésie.
Les effets hémodynamiques s'accompagnent d'augmentation du débit cardiaque et des résistances artérielles systémiques, à l'origine d'un accroissement de la consommation d'oxygène myocardique.
Ainsi un tel médicament doit être évité chez l'insuffisant coronarien, l'insuffisant cardiaque et l'hypertendu.
Utilisation clinique, présentation
La naloxone est utilisée pour antagoniser la dépression respiratoire induite par les morphiniques.
Cette action s'associe inéluctablement à une régression de l'analgésie.
Afin de diminuer l'incidence des douleurs postopératoires, la dose initiale de naloxone est titrée : 0,4 mg est dilué dans une seringue de 10 ml et 1 ml de cette solution est administré par voie intraveineuse toutes les 3 minutes jusqu'à ce que la fréquence respiratoire soit supérieure à 14 par minute et la Feco 2 inférieure à 7 %.
La demi-vie d'élimination de la naloxone est très inférieure à celle de tous les morphinomimétiques précités ce qui expose au risque de voir réapparaître la dépression respiratoire.
Il est donc nécessaire après la dose initiale efficace (entre 0,05 mg et 0,3 mg) de renforcer cette action par l'injection intramusculaire d'une dose identique ou par une perfusion continue (3,3 mg/min) de naloxone.