Le mot « opiacé » (grec : opos) est le terme ancien utilisé pour désigner les substances issues du pavot (Papaver somniferum), y compris la morphine, la codéine et les molécules semi-synthétiques dérivées de ces alcaloïdes. Les peptides endogènes ne font pas partie des opiacés et sont désignés sous le nom d'opioïdes. Par extension, le terme « opioïde » s'applique à toute substance naturelle, semi-synthétique ou synthétique, dont l'effet résulte de son interaction avec les récepteurs aux opioïdes.
- Les opioïdes sont des analgésiques puissants, utilisés en anesthésie (générale et locorégionale), dans la phase postopératoire, pour le traitement des douleurs aiguës ou chroniques modérées à sévères (score de douleur égal ou supérieur à 4/10).
- Ce sont des bases faibles qui se lient à des récepteurs. Ils sont classés en :
- agonistes purs : l'activité intrinsèque est de 1 ; par exemple fentanyl, péthidine, morphine, hydromorphone, codéine, méthadone, oxycodone ;
- agonistes partiels : l'activité intrinsèque est < 1 ; par exemple buprénorphine;
- agonistes-antagonistes : action agoniste sur les récepteurs kappa avec activité intrinsèque < 1 et action antagoniste sur les récepteurs mu ; par exemple nalbuphine ;
- antagonistes purs : l'activité intrinsèque est de 0 ; par exemple naloxone ; l'affinité pour les récepteurs mu > delta > kappa.
- La péthidine (ou mépéridine) est un opioïde synthétique, précurseur du fentanyl (Sintenyl® en Suisse), du sufentanil (Sufenta®), de l'alfentanil (Rapifen®) et du rémifentanil (Ultiva®). Ces quatre opioïdes et la morphine sont utilisés dans la phase péri-opératoire. La figure en dessous représente la structure moléculaire des opioïdes et de la naloxone.
- Dans le traitement des douleurs postopératoires ou chroniques, les composés suivants sont utilisés : morphine, oxycodone, hydromorphone, buprénorphine, méthadone, tramadol, nalbuphine, fentanyl. La péthidine est métabolisée en norpéthidine, qui s'accumule en cas d'insuffisance rénale ou qui peut produire, dans des cas exceptionnels, des crises convulsives réfractaires à la naloxone ; son usage n'est donc pas recommandé dans la pratique clinique.
- Les voies d'administration des opioïdes sont nombreuses et dépendent de la substance, du patient et de la pathologie : voies intraveineuse, orale, rectale, sous-cutanée, sublinguale, transdermique ou périmédullaire.