Réponse 1.1: Définition
Les sociétés savantes, notamment l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les différentes sociétés d'allergologie et d'immunologie, définissent le choc anaphylactique comme suit :
L'OMS définit le choc anaphylactique comme une réaction allergique sévère, pouvant mettre la vie en danger, qui survient rapidement après l'exposition à une substance à laquelle l'individu est sensibilisé. Il se caractérise par une diminution de la pression artérielle (hypotension) et une dysfonction multiviscérale.
La Société française d'allergologie (SFA) définit le choc anaphylactique comme une réaction allergique sévère, rapide, systémique et potentiellement mortelle, survenant après une exposition à un allergène. Elle se caractérise par des symptômes cutanés (urticaire, démangeaisons, rougeurs), des symptômes respiratoires (dyspnée, bronchospasme), des symptômes cardiovasculaires (hypotension, tachycardie) et des symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales).
La European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI) définit le choc anaphylactique comme une réaction systémique aiguë et potentiellement mortelle qui se développe après l'exposition à un allergène et implique la libération d'histamine et d'autres médiateurs chimiques. Il se manifeste par des symptômes cutanés, respiratoires, cardiovasculaires et gastro-intestinaux, ainsi que par une altération de la conscience.
Ces définitions soulignent l'aspect systémique, rapide et potentiellement mortel du choc anaphylactique. Il s'agit d'une réaction allergique sévère qui peut entraîner des conséquences graves pour la santé et nécessite une intervention médicale urgente.
Réponse 1.2: Physiopathologie
Sensibilisation préalable :
- Avant le choc anaphylactique, le patient doit avoir été préalablement sensibilisé à l'allergène responsable lors d'une exposition antérieure.
- Lors de cette première exposition, le système immunitaire produit des anticorps de type IgE spécifiques pour cet allergène.
Exposition à l'allergène :
- Lors de l'exposition ultérieure à l'allergène, celui-ci se lie aux anticorps IgE présents à la surface des mastocytes et des basophiles, déclenchant ainsi la réaction allergique.
Libération de médiateurs :
- La liaison de l'allergène aux IgE sur les cellules sensibilisées provoque la dégranulation des mastocytes et la libération massive de médiateurs chimiques préformés, tels que l'histamine, la tryptase et l'enzymogène du kininogène.
- Ces médiateurs entraînent une vasodilatation, une augmentation de la perméabilité vasculaire, une contraction des muscles lisses, une activation des plaquettes et une activation du système kinine.
Réponse inflammatoire :
- La libération de médiateurs pro-inflammatoires entraîne une réponse inflammatoire généralisée, qui peut toucher différents systèmes du corps.
- Les manifestations cliniques du choc anaphylactique incluent une vasodilatation généralisée, une hypotension artérielle, une augmentation de la perméabilité vasculaire, un bronchospasme, un œdème de la gorge, une urticaire, des troubles gastro-intestinaux, une détresse respiratoire et des troubles cardiovasculaires.
Activation du système immunitaire :
- En plus des médiateurs préformés, la libération d'autres substances, telles que les cytokines, les prostaglandines et les leucotriènes, entraîne une activation systémique de l'inflammation et du système immunitaire.
Réponse 1.3 : CAT
Reconnaissance et évaluation de l'anaphylaxie :
- Identifier les signes et symptômes d'une réaction anaphylactique, tels que des éruptions cutanées, un œdème, une dyspnée, une détresse respiratoire, une tachycardie, une hypotension, des nausées ou des vomissements.
- Évaluer rapidement la gravité de la réaction anaphylactique en utilisant des scores de sévérité (par exemple, score de Sampson) ou des critères cliniques (par exemple, atteinte respiratoire, tension artérielle).
Alerte médicale d'urgence :
- Activer les mécanismes d'alerte médicale d'urgence et appeler à l'aide.
- Informer l'équipe médicale de la situation et de la suspicion de choc anaphylactique pour obtenir une assistance immédiate.
Assurer une voie aérienne dégagée :
- Assurer la perméabilité des voies respiratoires et la ventilation adéquate.
- Si nécessaire, effectuer une intubation trachéale pour maintenir une respiration efficace.
Administrer l'épinéphrine (adrénaline) :
- L'épinéphrine est le médicament de choix pour traiter un choc anaphylactique.
- L'administration se fait par voie intramusculaire dans la cuisse antérieure, en utilisant une seringue préremplie d'épinéphrine à la dose appropriée selon l'âge et le poids du patient.
- En cas de détresse respiratoire sévère ou de choc hémodynamique, l'épinéphrine peut également être administrée par voie intraveineuse.
Ventilation et oxygénation :
- Assurer une ventilation adéquate en utilisant des dispositifs d'assistance respiratoire, tels que des masques faciaux, des dispositifs de ventilation manuelle ou une intubation trachéale.
- Administrer de l'oxygène supplémentaire pour maintenir une saturation en oxygène adéquate.
Fluidothérapie et support hémodynamique :
- Administrer des fluides intraveineux pour maintenir une perfusion adéquate.
- En cas d'hypotension persistante, des vasopresseurs (par exemple, noradrénaline) peuvent être nécessaires pour soutenir la pression artérielle.
Administration de médicaments supplémentaires :
- Administrer des médicaments antihistaminiques (ex. : chlorphéniramine) pour bloquer les effets histaminiques.
- Administrer des corticostéroïdes (ex. : méthylprednisolone) pour réduire l'inflammation et prévenir les récidives.
Surveillance continue :
- Surveiller en continu les signes vitaux, la fonction respiratoire, la saturation en oxygène, la tension artérielle, l'ECG, ainsi que la réponse aux traitements.
Réponse 2.1 : Signes cliniques
Neurologiques :
- Agitation
- Confusion
- Étourdissements
- Somnolence
- Engourdissement et picotements autour des lèvres, de la langue ou d'autres parties du corps
- Tremblements
- Convulsions (dans les cas graves)
Cardiovasculaires :
- Tachycardie (accélération du rythme cardiaque)
- Bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque)
- Arythmies cardiaques (battements de cœur irréguliers)
- Hypotension artérielle (pression artérielle basse)
- Bloc cardiaque (ralentissement ou interruption de la conduction électrique entre les oreillettes et les ventricules)
- Arrêt cardiaque (dans les cas graves)
Respiratoires :
- Dyspnée (difficulté respiratoire)
- Hypoxie (niveau d'oxygène bas dans le sang)
- Apnée (arrêt respiratoire)
Cutanés :
- Rougeur cutanée
- Urticaire (éruptions cutanées avec démangeaisons)
- Angio-œdème (gonflement des tissus sous-cutanés)
Le signe pathognomonique est le Bloc de conduction auriculoventriculaire :
- C'est le signe le plus communément observé dans la toxicité des anesthésiques locaux.
- Il se caractérise par un ralentissement ou un blocage complet de la conduction électrique entre les oreillettes et les ventricules du cœur.
- Cela se traduit par une diminution de la fréquence cardiaque, des pauses cardiaques, une bradycardie sévère ou même un arrêt cardiaque.
Réponse 2.2 : CAT
Assurer la sécurité du patient :
- Mettre en place une surveillance continue des signes vitaux, de l'oxygénation et de l'ECG.
- S'assurer que l'équipe médicale est informée de la situation et prévoir une assistance supplémentaire en cas de besoin.
Arrêter l'administration de l'anesthésique local :
- Cesser immédiatement l'administration de l'anesthésique local pour arrêter l'aggravation de la toxicité.
Assurer une ventilation et une oxygénation adéquates :
- Assurer une oxygénation adéquate en administrant de l'oxygène supplémentaire par masque facial ou intubation trachéale si nécessaire.
- Si la ventilation est compromise, fournir une assistance ventilatoire avec des dispositifs de ventilation manuelle ou une ventilation mécanique.
Gérer les troubles du rythme cardiaque et l'hypotension :
- Traiter les troubles du rythme cardiaque, en particulier le bloc cardiaque, en administrant de l'atropine et en préparant des médicaments antiarythmiques tels que la lidocaïne ou l'amiodarone selon les recommandations cliniques.
- En cas d'hypotension, administrer des vasopresseurs (par exemple, la phényléphrine) pour maintenir une pression artérielle adéquate.
Administration d'un bolus de lipides intraveineux (BLIV) :
- L'administration précoce d'un bolus de lipides intraveineux, généralement de l'émulsion lipidique à 20%, est recommandée pour la gestion de la toxicité des anesthésiques locaux.
- Les lipides agissent comme un tampon lipidique pour les anesthésiques locaux, réduisant leur concentration libre dans le plasma et protégeant les tissus.
Gestion des convulsions :
- Traiter les convulsions avec des médicaments anticonvulsivants tels que le diazépam ou le thiopental pour contrôler l'activité épileptique.
Réponse 3.1: Physiopathologie des brûlures
Phase initiale de la lésion :
- Lorsqu'une brûlure survient, les tissus sont directement endommagés par la source de chaleur, de produits chimiques, d'électricité ou de rayonnement.
- Cette lésion initiale provoque des dommages directs aux cellules et aux structures tissulaires, perturbant l'intégrité de la barrière cutanée.
Réponse inflammatoire :
- La brûlure déclenche une réponse inflammatoire dans les tissus endommagés.
- Les cellules inflammatoires, telles que les neutrophiles et les macrophages, sont recrutées dans la zone de la brûlure pour éliminer les débris cellulaires et les agents pathogènes potentiels.
Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire :
- En réponse à l'inflammation, les vaisseaux sanguins dans la zone de la brûlure se dilatent et deviennent plus perméables.
- Cela entraîne une augmentation du flux sanguin vers la zone de la brûlure, provoquant un œdème et une fuite de liquides et de protéines dans les tissus environnants.
Perte de liquides et d'électrolytes :
- Les brûlures entraînent une perte importante de liquides et d'électrolytes, en raison de l'augmentation de la perméabilité vasculaire et de l'exposition des tissus à des températures élevées.
- Cette perte peut entraîner une déshydratation, une diminution du volume sanguin et un déséquilibre électrolytique.
Réponse systémique :
- Les brûlures graves peuvent déclencher une réponse systémique, telle que la libération de médiateurs inflammatoires et de cytokines dans la circulation sanguine.
- Cette réponse systémique peut entraîner des complications graves, telles que le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS), le choc septique et la défaillance multiorganique.
Réparation et cicatrisation :
- Après la phase initiale de la lésion, le corps entre dans une phase de réparation et de cicatrisation.
- Les cellules cutanées et les tissus environnants se régénèrent et se réorganisent pour former une nouvelle peau, généralement par la formation de tissu cicatriciel.
Réponse 3.2: Critères de gravité
Étendue de la surface corporelle brûlée (ESCB) :
- L'ESCB est généralement exprimée en pourcentage de la surface corporelle totale (SCT) affectée par les brûlures.
- Les différentes catégories peuvent inclure les brûlures du premier degré, du deuxième degré et du troisième degré.
- Les brûlures étendues (par exemple, > 15-20% de l'ESCB chez les adultes, > 10-15% chez les enfants) sont considérées comme graves.
Profondeur de la brûlure :
- Les brûlures du premier degré affectent généralement la couche superficielle de la peau (épiderme) et sont considérées comme mineures.
- Les brûlures du deuxième degré peuvent être subdivisées en brûlures du deuxième degré superficiel (affectant l'épiderme et une partie du derme) et en brûlures du deuxième degré profond (atteignant davantage le derme).
- Les brûlures du troisième degré sont les plus graves, affectant toutes les couches de la peau (épiderme, derme et parfois l'hypoderme).
Localisation de la brûlure :
- Les brûlures impliquant des régions spécifiques du corps, telles que le visage, les mains, les pieds, les articulations, le périnée ou les voies respiratoires, sont souvent considérées comme plus graves en raison de leur impact fonctionnel et esthétique.
Brûlures associées :
- La présence de brûlures chimiques, électriques ou inhalatoires peut augmenter la gravité de la brûlure en raison de leurs conséquences potentiellement graves.
Âge du patient :
- Les brûlures chez les jeunes enfants, les personnes âgées et les patients avec des comorbidités peuvent être considérées comme plus graves en raison de la fragilité de leur peau et de leurs risques accrus de complications.
Réponse 3.3 :
Chez l'enfant de 12 mois, la règle de Wallace pour évaluer l'étendue d'une brûlure ne peut pas être utilisée de manière précise. En effet, la règle des 9 de Wallace, qui est une méthode courante pour évaluer la surface corporelle brûlée chez les adultes et les enfants plus âgés, ne prend pas en compte l'importance du segment céphalique chez les enfants.
La règle des 9 de Lund et Browder est plus adaptée car elle prend en compte l'importance du segment céphalique chez les enfants.
Selon la règle de Lund et Browder, la surface corporelle est divisée en zones anatomiques spécifiques et un pourcentage de surface est attribué à chaque zone. Pour Yanis, âgé de 12 mois, victime d'un accident domestique ayant occasionné des brûlures du 3e degré au niveau du visage, du cou, du thorax et des cuisses, les pourcentages de surface pour chaque zone sont les suivants :
- Tête : 18%
- Cou : 2,5%
- Thorax antérieur : 9%
- Thorax postérieur : 9%
- Abdomen : 9%
- Haut du dos : 4,5%
- Bas du dos : 4,5%
- Cuisse et fesses : 13,5%
- Jambe et pieds : 4,5%
En utilisant ces pourcentages, la superficie brûlée totale pour Yanis peut être calculée en multipliant la surface de chaque zone brûlée par le pourcentage de surface correspondant, puis en additionnant les résultats. Par exemple, si la surface brûlée de la tête de Yanis est de 10 cm², la superficie brûlée pour cette zone serait de 18% x 10 cm² = 1,8 cm². En supposant que les surfaces brûlées pour chaque zone soient les suivantes :
- Tête : 10 cm²
- Cou : 5 cm²
- Thorax antérieur : 20 cm²
- Thorax postérieur : 20 cm²
- Abdomen : 20 cm²
- Haut du dos : 10 cm²
- Bas du dos : 10 cm²
- Cuisse et fesses : 40 cm²
- Jambe et pieds : 10 cm²
La superficie brûlée totale pour Yanis serait de 1,8 cm² + 0,125 cm² + 1,8 cm² + 1,8 cm² + 1,8 cm² + 0,45 cm² + 0,45 cm² + 5,4 cm² + 0,45 cm² = 13,25 cm². Il est important de noter que ce calcul est une estimation approximative et que l'évaluation de la surface brûlée doit être effectuée par un professionnel de la santé expérimenté pour une prise en charge appropriée.
Réponse 3.4 : Éléments de surveillance
Signes vitaux :
- Surveillance régulière de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la fréquence respiratoire et de la température corporelle.
- Évaluation de l'oxymétrie de pouls (saturation en oxygène) pour surveiller l'oxygénation.
État de conscience et neurologique :
- Évaluation régulière de l'état de conscience, de la réactivité et de la fonction neurologique du patient.
- Surveillance des signes de confusion, de léthargie ou de modifications neurologiques.
Voies respiratoires et ventilation :
- Surveillance continue de la respiration du patient.
- Évaluation de la saturation en oxygène, du débit respiratoire et de la présence de signes de difficulté respiratoire.
- Examen des sécrétions pulmonaires, de la présence de crépitements ou de signes de détresse respiratoire.
Équilibre hydrique et électrolytique :
- Surveillance régulière de l'état d'hydratation du patient.
- Suivi de l'apport et de l'élimination des fluides.
- Évaluation des niveaux d'électrolytes tels que le sodium, le potassium, le calcium, le magnésium, etc.
Diurèse :
- Surveillance de la quantité et de la qualité de l'urine émise par le patient.
- Mesure de la diurèse horaire ou quotidienne.
Plaies et pansements :
- Évaluation régulière de l'état des brûlures, de la cicatrisation et des signes d'infection.
- Suivi des pansements et des procédures de soins.
Hémodynamique et perfusion :
- Surveillance de la perfusion périphérique, du remplissage capillaire, de la peau et des extrémités.
- Suivi de la pression artérielle, de la pression veineuse centrale (PVC) ou de la pression de remplissage du cœur droit (PRCD) si nécessaire.
Nutrition et métabolisme :
- Évaluation de l'état nutritionnel du patient et de ses besoins caloriques.
- Surveillance des niveaux de glucose sanguin et des paramètres métaboliques.
Psychosocial :
- Évaluation de l'état émotionnel, psychologique et social du patient.
- Soutien psychologique et prise en charge de la douleur.
Réponse 3.5 : Complications
- Les complications respiratoires, telles que l'inhalation de fumée, le syndrome de détresse respiratoire aiguë, la pneumonie et l'insuffisance respiratoire.
- Les complications cardiovasculaires, telles que l'hypovolémie, le choc, l'insuffisance cardiaque et l'arythmie.
- Les complications rénales, telles que l'insuffisance rénale aiguë et la nécrose tubulaire aiguë.
- Les complications infectieuses, telles que les infections cutanées, les infections respiratoires et les infections systémiques.
- Les complications métaboliques, telles que l'hyperglycémie, l'hypoglycémie, l'acidose et l'hyperkaliémie.
- Les complications psychologiques, telles que le stress post-traumatique, la dépression et l'anxiété.
- Les complications liées à la cicatrisation, telles que les cicatrices hypertrophiques, les contractures et les adhérences.
- Les complications liées à la réadaptation, telles que la perte de mobilité, la perte de fonction et la réintégration sociale.