Cas clinique N° 7 : Anesthésie-Réa

Laryngospasme chez un enfant (Proposé par M.Salhi HAKIM, IPPM à l'INPFP)

Vous exercez au bloc de chirurgie infantile et vous recevez le petit YANIS âgé de 32 mois pour prise en charge d’une ectopie testiculaire bilatérale.

L’examen anesthésique ne révèle aucune particularité.

L’intervention et l’anesthésie se déroule dans des conditions optimales

A l’extubation YANIS présente un laryngospasme.

  1. Evaluez les particularités anesthésiques chez l’enfant en incluant les risques liés à la chirurgie.
  2. Déduisez les impératifs (stratégies) anesthésiques.
  3. Enoncez la technique anesthésique de choix et les molécules adéquates dans ce contexte clinique.
  4. Donnez votre CAT devant le laryngospasme en citant les étiologies et la prévention de cet incident.

Risques liés à l’anesthésie

Lors de la prise en charge anesthésique chez l'enfant, il est important de prendre en compte les particularités physiologiques et pharmacologiques de l'enfant. L'enfant a un système respiratoire et cardiovasculaire immature, une capacité de réserve réduite, et des voies aériennes plus étroites que l'adulte, ce qui peut rendre l'intubation difficile et augmenter le risque de complications respiratoires.

Risques liés à la chirurgie :

Hématome, infection, abcès, ou retard de cicatrisation.

Leur traitement ne nécessite que rarement une reprise chirurgicale.

 Autres complications sont spécifiques Elles sont rares,

• L’abaissement incomplet.

• Très rarement, on peut constater une atrophie (nécrose) du testicule, aboutissant à la perte. Habituellement, le résultat constaté après quelques semaines est définitif. Toutefois, exceptionnellement, il arrive que le testicule « remonte » après une intervention sans problème. Ce qui peut nécessiter une nouvelle intervention

Impératifs anesthésiques

  • Préparation préopératoire : Avant l'intervention, il est essentiel de préparer l'enfant et ses parents en expliquant le processus d'anesthésie et en répondant à leurs questions. Cela peut inclure des explications sur les médicaments utilisés, les équipements et les procédures.
  • Prévention des nausées et vomissements postopératoires (NVPO) : Les enfants sont plus susceptibles de développer des NVPO après une anesthésie générale. Pour minimiser ce risque, des médicaments antiémétiques peuvent être administrés avant l'induction de l'anesthésie.
  • Monitoring pendant l'anesthésie : Il est essentiel de surveiller en continu les signes vitaux de l'enfant pendant toute la durée de l'anesthésie. Cela comprend la surveillance de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la saturation en oxygène, de la capnographie (mesure du CO2 expiré) et de l'ECG (électrocardiogramme).
  • Induction de l'anesthésie : L'induction de l'anesthésie peut être réalisée par inhalation d'un agent anesthésique ou par l'administration intraveineuse d'un agent anesthésique approprié pour l'enfant. La voie d'administration sera choisie en fonction des besoins individuels de l'enfant et de ses réactions.
  • Maintien de l'anesthésie : Pendant l'intervention, il est important de maintenir une anesthésie suffisante pour assurer le confort de l'enfant et un blocage efficace de la douleur. Cela peut être réalisé à l'aide d'anesthésiques volatils ou intraveineux, en ajustant les doses en fonction des besoins individuels de l'enfant.
  • Prise en charge de la douleur postopératoire : Après l'intervention, il est essentiel de mettre en place une stratégie de prise en charge de la douleur postopératoire adaptée à l'enfant. Cela peut inclure l'administration d'analgésiques appropriés, tels que des opioïdes ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
  • Réveil et surveillance postopératoires : Le réveil de l'enfant après l'anesthésie doit être surveillé attentivement. Il est important de s'assurer que l'enfant est stable sur le plan cardiorespiratoire et que les signes vitaux sont dans les limites normales. Des soins postopératoires appropriés seront prodigués, et l'enfant sera surveillé pour détecter tout signe de complication ou d'inconfort.

Consultation préanesthésique :

  • L’information sur l’anesthésie générale+ loco-régionale (Transversus Abdominis Plane Block ou TAP Bloc + pudendal si unilatéral, caudale si bilatéral) est donnée aux parents.
  • Prémédication : MIADAZOLAM  0,4 mg/kg intra-rectal

Au bloc opératoire

  • Induction au SEVOFLURANE 6% +/- RAPIFEN + ALR : caudale si bilatéral (Incision inguinale + incision scrotale) bloc ilio-inguinal ou TAP = pudendal si unilatéral
  • Entretien SEVO
  • Perfusion avec 10 ml à 15ml/Kg/h de B66 ou de NaCl
  • Réveil
  • Extubation sur table ;
  • Analgésie avec Paracétamol 15 mg/Kg

Soins post opératoire

Analgésie par Paracétamol- AINS

Laryngospasme

Définition :

Obstruction partielle ou complète du larynx par fermeture réflexe des muscles du larynx

Entraînant la fermeture des cordes vocales et des structures sous-glottiques.

Causes :

  • Manœuvres intra-buccales au cours d'une anesthésie trop légère.
  • Infections des voies aériennes supérieures (induction et réveil).
  • Sécrétions abondantes (induction et réveil).
  • Intubation ou pose d'un masque laryngé au cours d'une anesthésie insuffisamment profonde.
  • Stimulation d'une zone réflexogène lors d'une anesthésie trop légère (dilatation anale).
  • Régurgitation du contenu gastrique et œsophagien (induction et réveil).

Traitement :

Il dépend du caractère complet ou non du laryngospasme :

  • Laryngospasme incomplet :
    • Interrompre la stimulation
    • Administrer de l'oxygène au masque facial en associant à une pression positive pour diminuer le collapsus dynamique des structures sus-glottiques.
    • Approfondir l'anesthésie (si le laryngospasme survient au cours de l'induction).
  • Laryngospasme complet :
    • Silence auscultatoire.
    • Interrompre la stimulation.
    • Administrer de l'oxygène au masque facial en luxant au maximum la mâchoire afin de dégager les structures sus-glottiques tout en évitant la pression positive importante qui aurait comme effet pervers d'aggraver l'obstruction.
  • Si la voie veineuse est en place :
    • Approfondir l'anesthésie par voie IV (propofol 2 mg/kg).
    • Et/ou administration d'atropine et de succinylcholine (1,5 mg/kg).
    • Et/ou intubation.
  • Si la voie veineuse n'est pas en place :
    • Succinylcholine 4 mg/kg en intramusculaire
    • Intubation (difficile si glotte fermée).
    • Trachéotomie en dernier recours.

Prévention :

  • Consultation pré anesthésique : identification des facteurs de risques.
  • Induction : Pose VVP au stade 3 de GUEDEL (pupilles centrées).
  • Anesthésie profonde.
  • Au réveil : Aspiration, extubation en pression positive enfant réveillé en Décubitus latéral.

Date de dernière mise à jour : 13/05/2023

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